Raven est une jeune femme plutôt petite, à peine 1m60. Un visage fin, presque poupin qui tranche complètement avec son sourire cabotin et son regard qui n’a plus rien d’innocent. Elle a hérité des cheveux blonds de sa mère et de sa beauté. Elle ne sait pas exactement ce qu’elle tient de son père car elle n’a pas la moindre idée de qui il est.

Côté caractère, Raven est une fille qu’on pourrait clairement qualifier de garce. Elle n’a aucune morale et est prête à tout pour arriver à ses fins. Elle ne s’embarrasse pas de scrupules, de regrets ou de remords. La torture ne lui pose aucun problème de conscience, à vrai dire elle a même oublié jusqu’à la définition de ce mot. Si quiconque se trouve entre ce qu’elle veut et elle eh bien… Le quidam en question ne fait pas long feu. Elle est, également, passée experte dans l’art de la manipulation, de la dissimulation et du mensonge en général. Elle sait parfaitement manier les mots afin de toujours tourner les choses à son avantage. Elle le fait avec tellement de talent que parfois elle n’a même pas besoin de mentir pour cela.
De plus elle est très belle, et elle le sait très bien ! Elle use très souvent de ses charmes et de ses armes de séduction, pour obtenir les informations, ou jouer les Mata Hari pour d’autres démons plus influents, qui pourraient lui apporter plus de pouvoirs. Car c’est bien la seule chose qui l’intéresse. Raven n’a pas l’intention de passer sa vie à jouer les prostituées de luxe ad vitam aeternam. Et pour échapper à cette vie, elle l’a compris très vite, il n’y a que le pouvoir qui compte. Du jour où elle en a pris conscience, elle s’est évertuée à devenir la meilleure en tout. Meilleure danseuse pour attirer l’œil de tout le monde, meilleure au lit pour obtenir les faveurs de n’importe qui, meilleure espionne aussi car elle sait pertinemment que l’information est l’unique chose qui compte plus que le pouvoir.
Elle ne s’attache pas, puisque, selon elle, si on tient à quelqu’un, il devient notre faiblesse. Et cela pourrait être un immense frein à son ascension. L’unique personne envers qui elle a de l’affection, en dehors des membres de sa famille, c’est Killian Jefferson. Ce qu’elle aime surtout c’est de lui en faire voir de toutes les couleurs. Avant lui, jamais personne n’avait refusé de coucher avec elle. Après lui non plus d’ailleurs. Il était le seul homme à l’avoir repoussée. Ô n’y voyez aucunement une fierté blessée, il en faudrait bien plus à Raven. Mais du coup ça lui donnait des cartes en main pour encore plus enquiquiner le jeune homme. Chaque fois qu’ils se voyaient elle prenait un malin plaisir à toujours le pousser un peu plus loin dans ses retranchements. Deux fois sur trois ils en finissent par se battre quand les mots ne suffisent plus. Même si assez souvent ça finit par un match nul puisqu’ils sont aussi entêtés l’un que l’autre et que jamais l’un d’eux n’admettra sa défaite devant l’autre.

Côté dons, les gênes démoniaques qu’elle tient de sa mère, lui ont donné quelques facultés particulières, et très pratiques surtout quand elle joue les espionnes. En effet elle est capable de concevoir des illusions d’un réalisme à toute épreuve. Ses mirages affectent tous les sens de sa « victime », il est quasi impossible pour cette personne de se sortir de ces rêves éveillés à moins que Raven ne le décide.
Elle a également une affinité avec l’électricité. Elle peut créer des éclairs et diriger la foudre par temps d’orage, du moins tant qu’il ne pleut pas… ou simplement vous électrocuter en vous touchant. Il lui est également possible de se déplacer à la manière de l’électricité par n’importe quel câble électrique.

I was born…

C’est une nuit chaude d’été, dans une des chambres réservés au personnel d’un club malfamé situé dans les quartiers glauques de Los Angeles. Cela fait plusieurs mois que Thalia ne travaille plus, du moins pas son travail habituel. Elle est stripteaseuse entre autre chose… Évidemment dans un bar de démon vous êtes rarement « juste » danseuse. Non, vous êtes aussi prostituée. Sauf qu’il y a 9 mois, elle a eu la stupidité –du moins d’après son patron– de se faire engrosser par un client. Elle ne sait même pas lequel est le père. Elle a couché avec tellement d’hommes… Mais ne croyez pas que cette grossesse est involontaire, oh non ! Loin de là. Mais elle sait qu’elle n’aura jamais une « meilleure vie », une vie propice à enfanter. Alors elle a décidé d’avoir un enfant, maintenant.
Son patron a failli avoir un infarctus en apprenant la nouvelle. Il n’était pas ravi du tout, mais alors PAS DU TOUT. Après de longues et âpres négociations il a finalement accepté de garder Thalia et même de prendre tous les frais à venir. En échange son enfant travaillera pour lui afin de rembourser la dette contractée. Ça ne l’enchante pas, mais a-t-elle vraiment le choix ?
Quelques-unes des filles du bordel, celles qui ne travaillent pas ce soir, sont là. Elles s’improvisent sages-femmes ce soir et feront tout pour que ça se passe le mieux possible.
Les premières contractions et commence la torture. Car ce n’est pas un mais deux bébés qu’elle attendait. Surprise ! Deux anges blonds aux yeux bleus. Enfin, anges… deux futurs démons plutôt. Elle avait espéré, qu’avec un peu de chance, le père serait un démon. Raté… Mais ce n’est pas grave, elle est déjà totalement folle de ses deux petits amours, elle qui ne pensait jamais pouvoir aimer.

« Comment vas-tu les appeler ? » demande une des filles.

Elles sont déjà toutes autour, s’extasiant, envieuses aussi un peu. Il faut dire que c’est pas tous les jours qu’on voit des bébés ici. Encore moins des bébés qui vont y rester et grandir.

« Lehr et Raven Chase. » répond Thalia en souriant.

Comme elle ne connait pas le père, les enfants porteront son nom de famille.
Elle regarde tendrement ses deux enfants qui se sont endormis sur elle en se tenant l’un à l’autre. C’est tellement inhabituel pour des nouveau-nés, et pourtant ils le font. C’est comme si… comme s’ils avaient déjà conscience qu’ils sont nés dans un monde en ruine et qu’ils vont devoir se serrer les coudes et veiller l’un sur l’autre. Comme si c’était eux contre la terre entière. Et ils n’auraient pas tout à fait tort au fond…

I grew up…

Lehr et Raven ont eu une enfance plutôt heureuse compte tenu des circonstances. Ils avaient des dizaines de « mamans » pour veiller sur eux à chaque minute. Toutes les adoraient, les « petits miracles du club » comme les filles aimaient à les appeler. Ils étaient toujours fourrés ensemble. Ils étaient quasiment inséparables, presque comme des siamois. Ils leur arrivaient très fréquemment de disparaître. Littéralement. Tous deux possédant le don de créer des illusions, ils s’installaient dans une pièce, jouant durant des heures à vivre des aventures incroyables, jusqu’à ce que leur mère –l’unique personne à pouvoir voir à travers leurs mirages– vienne leur demander d’arrêter.
Ils purent faire ce que bon leur semblait jusqu’à leur 8ème anniversaire. Ce qui était déjà plutôt généreux de la part du patron de la maison close. À partir de là, ils commencèrent à travailler. Le ménage, la plonge, la couture pour les costumes –quand bien même ces derniers ne comportaient qu’assez peu de tissu…–, et autres basses besognes à la portée d’un enfant. Ainsi débuta la fin de leur enfance. Ils faisaient leur entrée dans le monde des adultes, celui des responsabilités…
Lorsqu’ils atteignirent l’âge de 14 ans, le propriétaire décida qu’il était temps qu’ils travaillent « vraiment ». C’est ce jour qu’ils dirent adieu à leur innocence et à leur insouciance. Lehr fut entraîné afin de devenir le porte-flingue du boss. Et Raven, destinée à être comme sa mère. Malheureusement, tout ne se passa pas vraiment comme sur des roulettes… Les deux enfants n’appréciaient pas du tout d’être séparés…
D’autant que l’affinité de la jeune fille pour l’électricité, s’est révélée à cette époque. Avec les conséquences que l’on peut deviner… Il arriva plusieurs fois qu’elle électrocute accidentellement les clients, ne sachant pas du tout comment contrôler son pouvoir. Ce qui finalement, fut bénéfique, du moins pour les affaires, puisque certains réclamaient expressément Raven justement pour son don.
Suffisamment encadrée et entraînée elle apprit rapidement à se maîtriser. À présent les « accidents » étaient tous parfaitement volontaire. La plupart du temps, uniquement pour satisfaire les tordus qui venaient la voir. Mais il arrivait aussi que, lorsque les demandes étaient vraiment trop glauques, même pour elle, elle électrocutait franchement l’homme en face d’elle. Elle en a grillé quelques-uns comme ça. Pas très bon pour le business…
C’est comme ça qu’elle a commencé à faire plus que « simple » prostituée. Il a commencé à lui donner de petites missions pour soutirer des informations de certains clients, les occuper pendant que d’autres sbires pillaient leur demeure, tuaient leur famille, etc…
Le patron avait même commencé à la surnommé sa « Mata Hari ». Et elle allait à peine sur son 16ème anniversaire…

I met you…

Raven a eu 16 ans il n’y a pas si longtemps et ce soir encore elle travaille au club. Aujourd’hui aussi elle a une mission à mener à bien. Elle doit occuper le fils Jefferson suffisamment longtemps pour qu’il ne voie pas ce qui se trame chez lui. Et que se passe-t-il vous demanderez-vous ? Personne ne lui a donné ce détail. Ce qui ne veut pas dire qu’elle ne le sait pas… N’oubliez pas qu’elle se spécialise dans l’espionnage et l’obtention d’informations classifiés !! Elle a réussi à entendre, qu’apparemment, le patron serait raide dingue de la mère de ce garçon, qu’elle l’aurait repoussé il y a des années pour un humain et qu’à présent qu’il a retrouvé sa trace il veut la faire sienne. Grand bien lui fasse.
Le garçon en question était à une table du bar avec, si elle avait bien entendu, son oncle et ses quatre cousins. Elle avait attrapé un plateau et s’était improvisée serveuse pour la soirée. Enfin, serveuse attitrée de leur tablée, elle n’allait tout de même pas supporter les autres soiffards, ça ralentirait sa mission et risquerait de la faire capoter –sans mauvais jeu de mots. De cette manière elle avait réussi à s’immiscer dans leur groupe assez facilement, et presque naturellement. Il faut dire qu’ils étaient déjà tous, bien imbibés quand elle avait commencé à se rapprocher d’eux. Ses yeux s’illuminèrent quand elle entendit l’oncle suggérer à son neveu de « devenir un homme, un vrai ! ». Il ne pouvait pas lui donner une meilleure excuse que celle-ci. C’est donc tout « innocemment » que la jeune femme avait proposé ses services.
Elle s’était donc retrouvée dans une chambre, seule, avec le jeune Killian pas franchement ravi d’être là et qui la regardait un peu comme si elle était un monstre sur le point de le dévorer. Ce qui avait grandement amusée Raven qui avait décidé de le taquiner un peu. Grossière erreur. Le jeune homme était un peu du genre irascible et emporté comme garçon… Et saoul comme il l’était, cela n’arrangeait rien à la situation. Un mot en entraînant un autre, elle avait fini par le faire sortir de ses gonds et il l’avait plaquée contre le mur. Il avait eu l’air d’hésiter entre l’embrasser, ce qui était plus ou moins la réaction qu’elle attendait de lui, et la tuer, ça, par contre, c’était déconseillé dans le manuel. Après quelques secondes de battement, où les neurones du jeune homme avaient sans doute tentés d’analyser la situation –sans succès si vous voulez l’avis de Raven–, Killian s’était finalement contenté de quitter la chambre.
Sauf qu’il y avait assez peu de chance pour que les hommes de son patron aient fini le travail. Elle l’avait donc discrètement suivie jusqu’à chez lui, où elle avait constaté qu’en effet, ces incapables étaient encore en train de se débattre avec les parents Jefferson. D’accord elle n’avait pas tout à fait assuré non plus, mais comment aurait-elle pu prévoir les réactions du garçon ?! Elle réfléchit à toute allure et prit une décision aussi simple que rapide. Killian ne devait pas savoir ce qu’il se déroulait réellement. La jeune femme s’était donc hissée sur le rebord de la fenêtre des parents où, à l’aide de son pouvoir, elle avait masqué la réalité au jeune homme, créant une illusion plus vraie que nature, plus horrible que la vérité aussi. Mais c’était le seul moyen. Killian devait croire ses parents morts pour ne jamais partir à leur recherche. Car elle savait que s’il se dressait entre sa mère et le patron de Raven, ce dernier n’hésiterait pas à le réduire à néant. Et elle ne pouvait se résoudre à cette éventualité, quelque chose au plus profond d’elle-même l’en empêchait. Alors elle réalisa sans doute sa plus belle création. Lorsque le garçon entra il n’y vit que sa mère se battant avec l’ombre d’une personne, presque un spectre, son père en charpie à ses pieds, entendit des bruits de lutte, des hurlements… jusqu’à ce que tout le monde ait quitté la pièce et se soit suffisamment éloigné, avant de partir à son tour. Laissant son mirage s’effacer, quittant une chambre quasi immaculée, excepté une flaque de sang qui s’était déposée lorsque le père de Killian, se débattant, avait été blessé par un des gorilles du patron de Raven.

I’m living…

Aujourd’hui, Raven ne travaille plus dans le bordel où elle a grandi. Elle prodigue ses services aux plus offrants, et aux plus puissants. Elle continue pourtant d’y passer car sa mère y est toujours. Son frère aussi a quitté le club, proposant ses services à qui peut le payer. Il leur arrive de travailler ensemble de temps à autres. Mais de toute façon, à présent, ils vivent tous les trois dans une demeure digne de ce nom, dans les quartiers privés de la ville.

Bien sûr, Killian n’a jamais rien su de l’implication de la jeune femme dans la disparition de ses parents. Et Raven n’avait pas la moindre intention de lui dire un jour, car oui au cas où vous vous demanderiez, elle continue d’aller le voir. Toujours au moment le plus inopportun, sinon ce n’est pas drôle. Ce qui a le don d’agacer Killian –en même temps qu’est-ce qui ne l’agace pas ? – et de réjouir Raven. Plus le jeune homme grommelle et plus elle est ravie. Elle débarque systématiquement quand elle a besoin qu’il lui rende un service. Du moins c’est la raison officielle…
Ce qu’elle ignore, c’est que le jeune homme est sur le point de découvrir ce qu’il s’est réellement passé ce soir-là… Et ça ce n’était définitivement pas prévu au programme !

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