Le plus simple, pas de don, c’est un humain pur, à part monter à cheval et savoir se server d’une épée, il n’a pas de particularité, son sang est rouge, même si sa famille fait partie d’une très vieille aristocratie et une carrure plus que raisonnable. 1m85 de muscles, juste ce qu’il faut pour attirer l’œil, mais pas trop pour justement penser de lui qu’il est faible, même si de part sa nature il est faible, ne pouvant pas tenir très longtemps contre un démon sans avoir besoin de renfort. Des cheveux bruns, qui donnent envie de plonger les doigts, de les sentir couler entre chacun, de les mettre en bataille rien que pour le voir légèrement débraillé. Des yeux gris, changeant selon le temps plus vers le bleu ou le vert qui une fois en possession de votre regard vous fais chavirer le cœur et le corps en une seconde. Des mains longues et fines qui ne sont pas faites pour travailler, mais pour caresser le corps d’une femme, leur faire perdre la tête et entendre son prénom à l’apogée. Ses mains ne sont pas que fines, elles sont également douées lorsqu’il tient une épée, une très vieille tradition familiale. Sa voix est comme le murmure du vent, parfois chaude, caressante, envoutante lorsqu’il eut séduire d’une manière générale, parfois froide comme la mort, voulant tenir à son intimité si peu commune.

Il se sait séduisant, mais n’en joue pas, au contraire, il se montre froid, distant avec toute la gente féminine, ce qui pourrait donner à croire qu’il préfère les hommes, ce qui est faux. Son physique est tout ce qu’il y à de plus avantageux, très proche de la perfection, pour ne pas dire parfait. Il pourrait ne pas être célibataire à son âge, il pourrait avoir une petite amie ou une femme, des enfants même, mais non, il n’aime pas être ainsi, mais ce n’est pas un choix facile. Il n’aime pas ce que sa ‘famille’ à subit pour pouvoir survivre à ses innombrables guerres et ce bien avant que les démons n’envahissent les territoires humains. Vincent n’approuve pas leurs choix, même si dans un sens il ne peut si soustraire, il fait ce qu’il faut pourtant. Il à fait le sien et il sait de source sûre que plus d’un, démon ou non confondu, lui en veux, mais qu’importe, il à décider d’en finir avec cette malédiction, de prendre en main sa vie et il compte bien s’y tenir, même si pour cela il doit finir seul. Il écoutera sa raison et non son cœur, de toute manière, personne ne lui à fait tourner la tête, il n’en laisse pas le temps à qui que se soit, afin d’éviter d’entrainer une innocente dans son sillage.

An 2967 : naissance attendu d’un fils

Le cri d’un enfant se fit entendre dans toute la maison, faisant naitre des sourires sur les visages tandis que d’autres se renfrognaient un peu plus, restant dans les ombres du château. Le père, assis au chevet de sa femme, lui essuyait le visage d’un linge humide, tandis que la sage-femme pour l’heure, nettoyait l’enfant dans une bassine d’eau chaude, de manière à ce qu’il ne prenne pas froid. La mère, exténuée d’avoir poussé durant plus de douze heures, tendait tout de même les bras vers son enfant, son premier enfant, qui était de plus un garçon. C’était important qu’il soit un garçon, surtout le premier, leur famille était ensevelie sous une malédiction et si par malheur cela avait été une fille… Les parents préféraient ne pas y penser, le père avait déjà connu cela avec ses propres frères et sœurs, il savait ce qu’il en coutait, mais au moins, la famille était sauve, pour le moment.

La sage-femme, qui n’était autre qu’une démone, déposait délicatement l’enfant dans les bras de la mère, se nettoyant les mains et bras afin de ne plus avoir ce sang sur elle. Bon nombre des démons présents en auraient profités pour le lécher, le boire, voire pire, mais pas elle, en tant que Prophétesse, elle avait le devoir de servir les Dieux des enfers et de surveiller que la progéniture des Tepes continue de vivre pour l’éternité. Elle regardait le tableau qui aurait pu être qualifié de charmant lorsqu’elle eut une vision, ses yeux devenaient blanc le temps de la vision, tandis que son corps devenait une statue de marbre. Lorsqu’enfin elle fut terminée, la Prophétesse posait son regard sur l’enfant nouvellement né et parlait.

« Il va poser des problèmes plus tard, il vaut mieux que vous gardiez le prochain, celui-ci ne donnera rien de bon. » Disait-elle doucement.

« Non » Criait la femme autant qu’elle le pouvait, « Non, pas lui, nous ferons plus, nous vous donneront plus, mais pas mon bébé, s’il vous plait ! »

« Ce n’est pas moi qui décide, mais n’oubliez pas les promesses faites des temps anciens… Je vous laisse, pour le moment, mais je reviendrais d’ici deux ans, pour le suivant. »

Elle s’évaporait sur le champ, apportant les nouvelles dans les tartares, qu’un premier fils était né, mais que la suite serait encore plus prometteuse. Quelques uns des démons encore présents dans le château s’évaporèrent à leurs tours, ne laissant que les gardes ombrées au sein de la famille. La mère regardait son mari, puis laissait son regard descendre vers son fils, n’importe qui pouvait sentir tout son amour pour cet enfant, mais ses yeux reflétaient aussi la tristesse de ce qu’elle ferait plus tard.

« Nous t’appelons Vincent » Disait simplement le père, le prénom de l’arrière grand-père de ce petit bout de chou.


An 2983 : La Mort n’est un cadeau pour personne…

Les cris amplifiaient dans la maison, cette demeure familiale si vaste et si grande que tous, de la cave jusqu’au grenier en passant par les trois étages du château pouvaient entendre les cris d’agonie et de souffrance provenant d’une femme. Vincent s’arrêta net dans la salle d’exercice, se faisant blesser au bras par la lame de son adversaire. Ce n’était pas la première fois que sa mère accouchait, mais à chaque fois elle en ressortait encore plus faible et surtout aucuns enfants ne survivaient à leur naissance, la brisant un peu plus. Il n’avait que seize ans, mais il voyait bien que sa mère était de plus en plus taciturne, même si elle faisait un effort en sa présence, elle lui donnait ce qu’elle pouvait et Vincent en faisait autant, mais ce dernier ne pouvait pas savoir dans quel engrenage sa famille était enfoncée, jusqu’au cou.

« Vincent, fait attention mon garçon, auquel cas, tu risque de perdre ton bras la prochaine fois et peut-être même pire ! »[/color] Disait son démon de précepteur.

« Je suis dé., » il s’arrêtait à temps, ceux qui vivaient avec eux n’aimaient pas les excuses et s’en souvenait que trop bien. « J’ai entendu mère et »

[b] « Et ce n’est pas ton problème, en GARDE ! »

Puis sans attendre, le précepteur lançait son épée, droit sur le ventre de Vincent, l’obligeant à se défendre comme il le pouvait. Contrarié, il manquait les premiers coups, les amortissant comme il pouvait, puis au bout d’un moment, réussissait à prendre le dessus, faisant tournoyer celle de son adversaire et la lui faisait lâcher pour qu’elle se plante plus loin. Il était essoufflé, mais un sourire se faisait voir sur son visage, tandis que la pointe de son arme venait contre la gorge du précepteur. Vincent baissait sa garde, ce qui fut un tort : son précepteur en profita pour repousser d’une main la lame et le faire tourner, le dos contre son torse, maintenant l’épée contre la gorge de l’humain.

« Faites attention, ne vous fiez jamais à ce que vous voyez, votre tête est importante ! »

Vincent hochait la tête par l’affirmative et fut relâché au moment même où les cris cessaient enfin. Il en était presque soulagé, un peu trop même et le silence qui suivi était de plus en plus glacial. Son instinct le trompait rarement et sans savoir vraiment pourquoi, il se mit à courir de plus en plus vite montant les marches de l’escalier menant au premier étage quatre à quatre. Plus il avançait et plus il sentait un malaise au sein même de la communauté qui vivait là, ses parents et les ombres, ces autres qui étaient toujours partout où ils allaient.

La Prophétesse sortait de la chambre, un paquet dans les bras, probablement encore un mort-né pour qu’elle l’emmène et Vincent s’approchait. Il n’avait pas envie de voir la mort de ce frère ou de cette sœur, d’ailleurs, il ne voulait pas penser que c’était un être vivant dans le ventre de sa mère, mais il avait l’appréhension de quelque chose qui le tiraillait à l’intérieur. Le regard de la prophétesse se voilait, comme il l’avait déjà vu faire et elle souriait, baissant les yeux sur le paquet. Un petit cri se faisait entendre, un cri ? Il était en vie ? Vincent courait vers elle pour en avoir le cœur net, mais elle s’évaporait sous ses yeux. Bons sang ! Les démons étaient trop rapides pour lui. Il fit demi-tour et entrait sans frapper dans la chambre de ses parents.

Une odeur de mort, de sang, de peine et de produits en tous genres flottaient dans l’air, lui faisant presque pincer le nez, sans les doigts. Son père semblait effondré, tenant la main de sa mère, tandis que des ombres semblaient s’affairer sur le corps de la femme. Il avait posé le front sur celui de sa femme, les yeux fermés et un frisson glacial traversait le corps de Vincent. Sa respiration se faisait haletante, il semblait étouffer scrupuleusement, une main invisible venait le prendre à la gorge, serrer ses poumons littéralement et lui faisait tourner de l’œil. Il s’effondrait au pied du lit sans avoir eut le temps de parler du nouveau-né, ni même de sa mère.


An 2993 : Incertitudes prononcées

Dix ans, cela faisait dix ans que la mort de Madame Tepes était survenu et pourtant personne n’en parlait, c’était comme si elle n’avait jamais existé, à moins de voir son fils, mais il était comme introuvable, partagé entre la vie et la mort. La Prophétesse avait eut raison, des problèmes étaient bien survenu : le jour de la mort de sa mère, Vincent avait eut une crise puissante qu’aucun démons présents n’avaient réussis à trouver d’où cela pouvait provenir et malheureusement, il était plongé dans un mutisme sérieux. De nombreux ‘charlatans’ démoniaques, médecins et autres formations avaient fait ce qu’ils avaient pu en vain, Vincent ne parlait pas, il y avait comme une prise sur son esprit qui le forçait à rester dans cet état de silence.

Il avait continué à s’entrainer, à devenir un autre, plus grand, plus fort, plus vif, apprenant le maniement de l’arbalète en plus de l’épée, ne faisant que se battre jusqu’à l’épuisement pour s’effondrer sur son lit et dormir jusqu’au lendemain. Vincent était plus combatif qu’à l’âge de ses seize ans, mais surtout il y avait cette rage en lui qui ne sortait pas. Son père vint le rejoindre un matin et le forçait à s’asseoir en face de lui dans la salle d’entrainement. Vincent l’observait, il semblait aussi fatigué l’un que l’autre, mais lorsque leurs regards se croisèrent, aucun des deux ne pouvaient en détacher une seconde.

« Mon fils, je dois te parler… Eléonore était tout ce que j’avais, avec toi bien sur, mais je sais que le fait de voir une autre femme dans mon lit te déçoit et je le comprends, mais je dois te parler de… » Il s’arrêtait quelques instants, tentant de reprendre son souffle qu’il semblait perdre un peu plus. Son père, commençait à avoir des cheveux grisonnant, mais il n’en était pas moins avec du charme, à peine quarante-six ans, il était toujours dans la vigueur de l’âge. « Cette femme, Elisabeth est une sorte de substitue, elle… Elle est féconde, c’est pour cela qu’elle vit avec nous, pour que je donne d’autres enfants… »

Vincent ne comprenait rien, il n’y avait que lui en enfant, personne d’autre, ils étaient tous morts… Tous ? Disait une petite voix dans sa tête… Tous non, Vincent connaissait déjà la réponse, mais il n’en avait jamais parlé. Il était à moitié surprit, mais écoutait ce que son père lui disait, il y avait une autre femme, ça il l’avait vu, une blonde qui n’avait pas la même grandeur d’âme que sa vraie mère ! Il la détestait d’être là et surtout il détestait le fait que son père la traine partout avec lui !

« Tu n’es pas le seul enfant que nous ayons eut, mais tu es en âge de savoir et de comprendre ce qui se passe, car tu es le prochain, je me fais vieux et je n’ai plus toutes mes facultés… » murmurait-il. Vincent ne voulait pas comprendre, son visage se fermait un peu plus et il détournait le regard, mais son père ne semblait pas y prêter attention. « Tu va devoir prendre la relève, j’ai attendu trop longtemps avant de t’en parler, mais tu sais très bien de quelle lignée nous venons et… »

Blablabla, oui, Vincent connaissait parfaitement son ascendance, c’était un très beau conte, une femme, humaine amoureuse d’un vampire, un très vieux vampire, Vlad, avait perdu son cœur en la voyant et n’avait pas pu faire autrement que de l’aimer le plus profondément. Leur histoire avait perdurée, ayant des enfants, qui à leur tour en ont eut et ainsi de suite. Le malheur les avait rattrapé lorsque ces démons, montés sur la terre commençaient à tuer tout le monde. Vlad c’était défendu avec ses hommes, mais malgré le nombre, il ne pu résister longtemps et pour sauver ce qui restait de sa famille, sa descendance, il fit un pacte avec le diable en personne. Il offrait son âme, s’il laissait ses enfants en vie, ce qui fut le cas. Mais le prince des ténèbres était gourmand et il obligea les enfants restants à faire un pacte différent, qui d’années en années, de siècles en siècles, seuls des humains naissaient, à force de se mélanger, les vampires furent tous morts et la suite fit relever la tête de Vincent vers son père, fronçant les sourcils. Ils étaient tous humains, ils pouvaient être malades, mourir, être blessés...

« Traitre! » C’était le premier mot depuis dix ans, mais Vincent vouait une haine à sa famille et ceux qui vivaient avec eux et chacun pouvait l’entendre.


An 3000 : Un choix pas si difficile que cela.

« C’est bien ce que je pensais… » Murmurait le jeune homme.

Il c’était levé du mauvais pied, une fois de plus, mais le mardi, comme tous les mardi depuis un an, son précepteur, le même que depuis sa naissance, venait le réveiller, comme un majordome, mais jamais avec le petit déjeuner, non, il avait des méthodes bien plus radicales et tandis que Vincent se relevait du sol en roulant sur lui-même récupérant son épée, arrivant à parer le premier coup, les rideaux s’ouvraient d’eux-mêmes sur le jardin fleurit. L’humain ne faisait plus attention à ce qui l’entourait lorsqu’il se faisait attaquer de si bon matin, mais pour avoir le droit de sortir, de mettre un pied en dehors de la maison et du jardin, il devait lui prouver, tous les mardis qu’il savait encore se défendre.

Ce fut le cas et lorsque le précepteur s’évaporait dans les airs, Vincent soupirait, il n’aurait plus ce traitement de faveur s’il voulait bien prendre femme, mais il ne le voulait surtout pas, pas depuis que son père lui avait apprit exactement ce qui se passait, tout ça pour avoir le droit de vivre ! Et bien il ne s’y résoudrait pas, il avait décidé que sa lignée s’arrêterait avec lui et ça, tous les jours, il avait le droit à des défilés de femmes nues dans la maison de sa famille répugnante. A 33 ans, il était toujours vierge, malgré toutes ces allées et venues, il restait de marbre et tant qu’il ne donnerait pas son accord, nul ne pourrait le forcer, c’était la seule condition. Il avait envie de se laisser aller, parfois, mais rien que d’imaginer ce qui se produirait s’il devenait père, il ne voulait pas faire souffrir un enfant qu’il ne connaitrait probablement pas, sauf si c’était un garçon et encore, que le premier mâle de la famille !

La famille, ce mot, il le détestait ainsi que tout ce qui s’en rapprochait, parce que la sienne avait trouvé un exutoire à ce que son ancêtre avait réellement fait : mourir pour laisser les autres en vie. Ca c’était un sacrifice, mais pas ce que son père, grand père et d’autres générations avant avaient pu faire. Vincent se débarbouillait, s’habillait rapidement, il avait le droit de choisir ses vêtements et aurait pu faire comme les portraits encore dans les escaliers de cette demeure si princial, mais il préférait être comme les démons, habillés de noir, un pantalon, simple teeshirt et une veste longue de cuir. Il portait son épée dans le dos, la seule arme qu’il avait le droit d’emporter, même s’il avait des chiens de garde derrière lui, pour le protéger, car traverser la ville pour arriver jusqu’au cimetière était un parcours du combattant pour un humain.

Chevauchant son cheval préféré, Vlad, en hommage à son ancêtre, il parcourait les quelques kilomètres pour venir rendre hommage à sa mère, cette femme qui avait été obligé de se sacrifier tant de fois, ne pouvant garder que le premier mâle. Pas étonnant qu’ils aient été liés si fortement, Vincent comprenait que trop bien. Il c’était endurci, mais en traversant le cimetière, emmenant avec lui son fidèle compagnon, il sentait ses traits s’adoucir pour ne former plus qu’une tendresse sur son visage. S’agenouillant devant la tombe de sa mère, l’une des rares fleuries, l’une des rares entières et surtout protégée par des démons, encore, Vincent se mettait à lui parler de sa semaine, de ce qu’il avait fait, de ce qu’il aimait. Il ne lui racontait que le beau, pas le mauvais, cela, il le gardait pour la pierre d’à coté. Il voulait la paix de l’âme de sa mère, mais de son géniteur, jamais, il n’avait pas adhéré à ses idéaux et leurs dernières confrontations avaient été des plus violentes, faisant que cet homme sans cœur, d’après le jeune homme encore en vie, eut une attaque cérébrale. Il vécut comme un légume durant une année, pour finir par s’éteindre sans un mot de pardon ou d’excuse de l’un comme de l’autre des deux hommes.

La journée touchait à sa fin et au final, Vincent n’avait pas quitté la tombe de sa mère, mais les ombres entraient dans le cimetière et il savait ce que cela signifiait : il allait devoir rentrer. Un baiser sur la rose incrusté dans la pierre, il se relevait, montant sur Vlad et sortait rapidement, retournant dans cette prison. Il avait bien tenté de s’enfuir durant la dernière année qui c’était écoulé, mais au final, il était toujours retrouvé dans les minutes qui suivaient, des traqueurs étaient toujours sur lui. Rentrant dans l’écurie, il s’occupait de son cheval, le soignant, lui donnant à manger, le brossant, puis repartait dans ses appartements, afin de se restaurer. Il ne se plaignait pas de cette vie, entendant bien comment les humains étaient traités en dehors de ses murs, mais il aspirait à ne plus être un Tepes, pour être libre.

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